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vendredi 9 juillet 2010

La chute

Je me suis allongée sous son poids, au contact du sol, mes épaules.
Rien ne m’extirpait de cette torpeur.
Il ne me restait plus qu’à m’y lover.
Ma place apprêtée.
C’était doux.
Ecrasant.

La chambre devenait espace.
La matérialité existait ici,
Mais disparaissait là.
J’étais seule.
C’était vide.
Lumineux.

Une seule et simple ampoule rayonnait d’un éclat pesant,
Suspendue.
Mon regard satellisé soutenait cette source.
J’étais tractée.
C’était lourd.
Ardent.

Enfin, je perdis connaissance.

L’ampoule explosa.
Chaque éclat s’éloigna du fil incandescent selon une sphère inexorablement croissante.

Puis, la gravité.

Une pluie de verre que je regardais tomber lentement vers mon visage…
Alors touché avec douceur comme par des perles d’eau le long des aiguilles résineuses.

Rien, mon visage n’avait rien.
Je restais intacte.
Protégée.

Juin 2007

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