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jeudi 21 juillet 2011

Une relation

Malentendus, non-dits, blessures, sans doute est-ce le lot le plus commun de toutes les familles.
On se voit, on se côtoie au nom de ce le lien resté si sacré du sang.

Et pourtant,
les relations sont souvent inexistantes,
l’amitié absente.

Et pourtant,
au fond des cœurs se tapit ce sentiment si incongru qui se veut amour :
« Mais je l’aime, c’est mon frère », « C’est ma mère, voilà tout ».

Quelle étrangeté !

Les relations humaines sont déjà si complexes. Que dire donc de ces relations familiales qui s’imposent à nous, scellées par le lien du sang ou pire encore par alliance ?

Heureusement, le monde dans lequel je vis est un lieu où l’impossibilité n’existe pas.
Car, oui, je peux le dire : rien n’est impossible à Dieu.
Tout peut changer, évoluer, s’améliorer.

Blessée, je l’ai été.
Maintes fois.
J’ai fini par pardonner.

Une volonté a grandi dans mon cœur : écrire une nouvelle page, redonner une chance.
Une chance pour ces relations mortes dans l’œuf, avortées par les incompréhensions, les malaises, les tensions.
J’ai donc commencé à prier, longtemps, pour voir une percée, une lueur dans ces imbroglios familiaux.

Il a fallu persévérer…

C’était sûrement la plus ouverte des trois, la plus gentille. Du moins, c’était l’impression générale qui s’en dégageait. Elle prenait le temps de s’intéresser à vous, de discuter, d’écouter. Je me suis toujours dit qu’elle devait être la personne avec laquelle ce serait le plus facile.

Mais voilà, la toile de fond sur laquelle j’évoluais était tissée d’amertume et de ressentiment. Ajouté à cela le poids de mon mal-être d’alors, sur quoi pouvais-je bien m’appuyer pour espérer créer une relation ?

Une dizaine d’années sont passées.
Le mal être a disparu.
Les enfants sont arrivés.

Comme par magie, la présence d’un enfant libère la parole. Ah enfin, on a un sujet de discussion... !
Certes.
Mais voilà, certains se borneront à rester dans le monde de l’enfance pour combler le silence alors que d’autres y verront là une passerelle pour explorer d’autres sphères, plus profondes, plus intimes.

C’était la clé.

Nous avons commencé à réellement discuter.
J’avais l’impression que cette parole si longtemps contenue, emprisonnée n’attendait qu’une chose, sa liberté.

Plus on échangeait, plus nous avions envie de nous exprimer.

Parler de ce qui semblait tabou jusqu’alors : ces fameuses relations familiales.
Alors on se découvre, on se comprend, on apprend.
On ne se sent plus seul au monde car ce que l’on pensait tout bas en secret est finalement partagé par beaucoup.

LIBERTE !

Un soulagement s’esquisse.
Une espérance.
Une amitié ?
Je le crois.

Alors que j’écris ces lignes, il est bien encore tôt pour se prononcer, mais je sais que je suis sur un chemin tracé d’avance qui m’a été révélé.

Alors, oui, je le crois, une amitié est née !