Je surfe.
J’aime le surf.
A l’origine, skieuse qui se débrouille mais sans
plus, j’ai abandonné ces deux grands panards pour la planche. La planche est
liée à un style de glisse : le surf des mers, le windsurf, le kytesurf, le
skate board, voire la trottinette … autant de sports qui m’attirent et pour
lesquels j’ai eu la chance de pratiquer certains d’entre eux. Un style de
glisse et bien plus encore un style de vie.
Le surf, passé le premier jour de l’apprivoisement
de la planche, est techniquement simple. On distribue son poids à droite, à
gauche, devant, en arrière et la planche comme par magie se déplace et tourne à notre gré. Ca glisse et ça glisse
sans effort et c’est là le summum du plaisir de la glisse.
Pour autant, je reste focalisée sur une chose
« Ne pas tomber » car les chutes en surf peuvent s’avérer très violentes.
Encore un peu plus d’expériences et cette peur disparaîtra.
Sur ma planche de surf, je suis concentrée et
j’oublie tout, tout le reste. Deux choses m’importent, « Glisser » et
« Ne pas tomber ».
Ce matin, c’était le top de la glisse sur une piste
rouge qui, une fois n’est pas coutume, ne m’effrayait pas du tout. J’avais
qu’une hâte c’était de la redescendre mais des contraintes diverses et variées
(matériel à vérifier, enfants à aller chercher, logistique du séjour…) m’en ont
empêchée. Qu’à cela ne tienne ! Après le déjeuner je m’engouffrai sur le
télésiège avec en ligne de mire cette fameuse piste. Mais là, chute sur chute,
incroyable ! La piste était métamorphosée : beaucoup plus neigeuse et
parsemée de bosses. Je finis par une bleue mais rien n’à faire. Le capital
confiance avait trop chuté, à tout moment je risquais une faute de carre. Ne
voulant pas abdiquer si vite, j’insistais et retentais ma chance avec la piste
bleue, classique, et non, pas mieux, les virages restaient incertains et
fébriles. Le froid aidant et la confiance en baisse, je décidais donc
d’abandonner. Une descente soutirée serait la descente de trop. Mais il n’était
que 15H ! Qu’allais-je faire ? Car je savais bien qu’ailleurs que sur
ma planche je commencerais fatalement à penser…
Je me le répète souvent et je l’ai souvent écrit
mais quand je me pose la question fatale de « Qu’est ce que je
pourrai bien faire ? » la réponse est qu’il n’y a rien de mieux à
faire que de passer un temps avec Jésus.
Je m’installe donc dans le salon et ferme soigneusement
la porte. J’ai sorti ma Bible, un stylo et un stabilo. Tout est prêt pour
passer un bon moment avec Jésus.
Je commence à prier.
Je prie.
Je pense.
Je pense…
Je pense et la tristesse m’envahit, toutes les
pensées que j’évacuais sur ma planche de surf ressurgissent à nouveau.
Et là je me dis, mais ce n’est pas possible, je
décide de passer un temps avec Dieu et c’est la tristesse qui m’envahit, c’est
n’importe quoi !
Alors je persévère.
Je prie.
Je pense.
Je pense…
Je prie en langues…
Et de nouveau la tristesse est là…
Chacun a ses combats, ses doutes, ses épreuves et
parfois je pense à ma vie et je me demande : Qu’est-ce qui fait ma
vie ? Où est ma vie ? Qu’est ce que je veux en faire ? Et
bizarrement, malgré les années passées, à cet instant précis, je n’arrive pas à
répondre à ces questions. Car pour moi la vie n’est pas le travail, n’est pas
le divertissement, n’est pas le sport, n’est pas le bien-être, n’est pas les
amis et j’ose le dire n’est pas la famille ni même les enfants… Il y a quelque
chose de plus, quelque chose de plus à découvrir qui transcende profondément la
pensée que nous avons de la vie. Où est ma vie ?
Après ces questions existentielles demeurées sans
réponse, la tristesse s’amplifie en larmes.
Je persévère parce qu’un moment passé avec Dieu ne
peut pas se terminer ainsi et je le prends à partie.
« Seigneur ! Tu es venu délivrer, guérir,
consoler, je ne veux pas que ces paroles ne soient que des mots. Mais Jésus, Toi
tu qui es la Parole faite chair, que ces paroles soient une réalité dans ma
vie. Qu’elles se fassent chair ! »
Je persévère.
Je prie en langues.
Je commence à sentir la paix de Dieu en moi et ça
fait vraiment du bien. Je me dis que Dieu est en train de répondre à ma prière.
A la fin de ce moment, je reste avec une phrase en
tête « Ma vie est en Toi ». Je réalise que je n’ai cessé de répéter
cette phrase pendant ce moment de prières. Je pense alors à un verset biblique
« notre vie est cachée en Christ ». Je cherche, Colossiens 3:3
« (…) votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » et un peu plus loin
on peut lire « (…) Christ, votre vie (…) ».
Où est ma vie ? Elle est en Jésus. Que le
monde nous parle de la réussite professionnelle, de la réussite sentimentale, de
la réussite familiale, de la recherche du bonheur… Qu’est ce qui compte
vraiment ? C’est trouver ma vraie vie qui est en Jésus. Elle y est cachée,
il faut la découvrir, elle y est protégée précieusement et a été pensée méticuleusement.
Même si toutes mes questions n’ont pas encore leur
réponse cette simple vérité indique le vrai sens de la vie et révèle son
essence.
Et pour le reste, Dieu donnera. « Fais de
l’Eternel tes délices, Et il te donnera ce que ton cœur désire » Psaume
37 :4.